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moindres détails. Nous n'avons eu guère jusqu'à présent eu
fait de savants, que des esprits exclusivement spéciaux ou
vaguement généraux, soit vice daus notre système d'ins-
truction, soit que les différentes branches de la science
historique ne soient pas encore assez connues, assez exa-
minées, mises dans un jour assez brillant. Jusqu'à ce que
le progrès des choses ait accoutumé un plus grand nom-
bre d'esprits à embrasser la généralité tout en cultivant
avec soin les spécialités, il faut donc abandonner la mé-
thode en question à quelques intelligences privilégiés.—
   Immédiatement au dessous de cette méthode, il en est
une autre praticable à tout professeur versé dans la litté-
rature ancienne, et identifié avec la vie de notre siècle,
avec ses instincts, ses tendances, ses aspirations. Cette mé-
thode se réduit, selon nous, a deux points:
   i° Faire connaître une œuvre littéraire ;
   2° La soumettre à une haute critique.
   Faire connaître une œuvre littéraire, c'est-à-dire, nous
donner une idée nette de l'ensemble et des détails; nous
initier au génie, au caractère de l'auteux1, au secret de sa
composition, en nous plaçant, autant que possible, juste
au milieu des circonstances religieuses, philosophiques,
sociales, politiques, au sein des influences physiques et
de toutes les influences générales ou particulières où l'œu-
vre fut conçue et réalisée. —
   La soumettre à une haute critique, c'est-à-dire, distin-
guer soigneusement, soit dans l'ordre des expressions,
soit dans l'ordre des idées, ce qui est beau, vrai en soi,
absolument, de ce qui n'est beau, vrai, que par rapport aux
circonstances de temps, de lieu, de civilisation; rappro-
cher du génie antique le génie moderne, pour saisir, à
la faveur de ce rapprochement, ce que dans l'Å“uvre exa-