Revue du Lyonnais » série 1 - n°9 ( 1839 ) » pp.443

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    La connaissance du passé, jointe à la conscience intime du
présent^ peut répondre seule aux questions sur l'avenir. Le
génie de l'humanité ne procède pas capricieusement et au ha-
sard. Si le monde des corps a ses lois et ses fins, à plus forte
raison le monde des intelligences. L'action de la Providence
 sur l'humanité est toujours identique à elle-même; connaître
ce qu'elle fut, c'est présumer ce qu'elle sera. Mais qui saisira
le mode de cette action dans le cahos des bonds fantastiques et
capricieux de la liberté humaine ? Qui déterminera la loi du
développement et de la génération des phases successives de
l'humanité? Entreprise sublime et hérissée de difficultés; pro-
blème le plus beau , le plus transcendant que puisse se poser
l'homme, et que chacun sent être aujourd'hui plus que jamais
palpitant d'importance et d'intérêt.
    C'est à l'examen de ce problème que M. Quinet applique de-
puis long-temps les forces de son intelligence ; c'en est une so-
lution qu'il s'est chargé de nous démontrer, puisque , comme
il l'a déclaré lui-même, « son cours n'est autre chose qu'une
histoire générale de la civilisation par les monuments de la
pensée humaine. »
   Hâtons-nous de dire que si notre époque est appelée à ré-
soudre un tel problème, nous pouvons tout espérer de M. Qui-
net. Puits de science et d'érudition; génie vaste et profond;
coup d'œil large et pénétrant, qui embrasse tous les temps et
tous les lieux avec tous leurs rapports ; et ce qui est le com-
plément, sinon la condition indispensable du génie , une ame
droite et candide : voilà ses moyens de solution.
   Si, comme nous venons de le voir , un cours de littérature
étrangère, sous le point de vue d'une histoire générale de la
civilisation par les monuments de la pensée humaine, répond
delà manière la plus large et la plus complète , aux premières
nécessités intellectuelles, aux plus hautes aspirations de notre
époque ; un tel cours satisfait encore d'autres instincts , d'au-
tres besoins de l'ordre le plus relevé.
   La charité universelle prêchée par le Christ au nom de l'oii-