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 les dangers personnels auxquels il était exposé, il secourut, par tous
 les moyens en son pouvoir, ceux que leurs titres et leur fortune pla-
 çaient, bien plus encore que leur opinion, sous le glaive des lois qui
 servaient de prétexte pour décimer la France.
    Un semblable dévouement ne pouvait manquer de lui valoir bien-
 tôt les honneurs de la proscription. Aussi fut-il dénoncé pour avoir
pansé les blessés et entretenu des intelligences avec les émigrés. In-
carcéré sur cette accusation, et il en fallait beaucoup moins dans ce
temps là pour passer de la prison à l'échafaud, il fut pourtant rendu à la
liberté, grâces à la protection reconnaissante d'un cordonnier qu'il
avait guéri d'une fluxion de poitrine, et qui avait heureusement de
l'influence comme président de section. Mais, peu de temps après,
il tomba sous le poignard de l'un des dénonciateurs auxquels il avait
dû son arrestation ; et, le 8 vendémiaire an VI (29 septembre 1797)
il succomba aux suites des blessures que lui avait faites le fer do
l'assassin.
    La renommée d'honnête homme dont jouissait H.-J. Pointe était
 aussi généralement répandue que bien acquise. On trouvait en lui
 le vir probus d'Hippocrate dans toute la force de l'expression. Le
 talent et le savoir du médecin ne faisaient qu'ajouter un lustre de
 plus à cette qualité.
    H.-J. Pointe laissa une veuve que la révolution avait privée de
tous les appuis d'une famille, et un fils âgé de huit ans qu'il destinait
à l'art de guérir. Quand l'époque des études fut arrivée pour cet en-
fant, il fut dirigé par Marc-Antoine Petit, qui rendit au fils les con-
seils, les leçons, et les bons offices qu'il avait reçus du père.
   H.-J. Pointe travailla jusqu'à la fin de ses jours ; ses nombreux
manuscrits en fout foi. Il avait à peine quitté les bancs de l'école
quand il publia l'ouvrage dont j'ai déjà parlé, et qui, bien que lais-
sant beaucoup à désirer sous certains rapports, révélait cependant
l'œuvre d'un médecin observateur et déjà capable de concourir au
progrès de la science.
   Comme praticien, il avait particulièrement étudié l'action des pré-
parations antimoniales, de la ciguë, du sulfate de cuivre, du mercure,
etc., dans le traitement de quelques maladies des organes de la res-
piration, dans celui des affections scrofuleuses, dartreuses, cancé-