Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
gierai dans le sentiment de tendressefilialequi m'a porté à faire re-
 vivre parmi nous celui auquel j'ai dû la vie. C'est une dette que j'ac-
quitte ; tous les bons fils me comprendront.
   Honoré-Joseph POINTE naquit à Grasse en Provence, le 2i dé-
cembre 1738. Une douloureuse circonstance, qui pouvait ruiner son
avenir, influa pourtant d'une manière favorable sur sa destinée tout
entière, et présida à l'éducation qu'il reçut et aux succès qui eu dé-
coulèrent. Cette circonstance, la voici : un empoisonnement acci-
dentel, occasionné par l'oxide de cuivre, vint tout-à-couple même
jour plonger dans le même tombeau cinq membres de la famille d'An-
toine Pointe, et de ce nombre se trouvaient le père et la mère. Mais
cette famille était nombreuse, et la triste position des enfants qui
survécurent inspira un intérêt général et toucha particulièrement
M. deBonpart, l'un des personnages les plus considérés du pays. Ce
généreux citoyen se chargea d'élever le plus jeune de ces orphelins.
Ce fut Honoré-Joseph Pointe. Il fit d'excellentes études, et acquit
une profonde connaissance de la langue latine. Cette langue, alors
beaucoup plus employée qu'aujourd'hui, lui fut d'une grande utilité
dans la carrière médicale à laquelle il se voua de bonne heure.
   En 1759, Honoré-Joseph Pointe reçut, à Grasse même, les pre-
mières leçons d'anatomie , d'un maître en chirurgie nommé Lam-
bert (1), et, en 1762, il se rendit à Paris où il travailla avec tant

   (1) On voit qu'il était d'usage, alors comme aujourd'hui, d'étudier les élé-
ments de la science dans sa ville natale ; on y trouvait presque toujours un
hôpital et des praticiens chez lesquels on pouvait puiser les connaissances pré-
liminaires. Ce qui paraît s'être fait dans tous les temps et sans que les statuts
universitaires en aient imposé l'obligation, démontre de quelle importance il
serait, dans une nouvelle organisation de l'enseignement médical, d'établir
des écoles préparatoires ou secondaires dans la plupart des villes de second
et de troisième ordre. Dans ces écoles, où ils seraient tenus de passer les
premières années de leur noviciat, les élèves trouveraient le remarquable
avantage d'apprendre plus facilement les principes de la science sous des
maîtres avec lesquels ils seraient en rapport presque immédiat, etquiauraienl
eux-mêmes l'habitude de cet enseignement. Ils y rencontreraient un autre
avantage, peut-être plus précieux encore, celui d'être enlevés moins jeunes
à l'affection et à la surveillance si nécessaires de leurs parents. Au reste.