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l'on a dû remarquer qu'il faut mettre dans la même classe la plupart
des personnes de son sexe, dont les monuments épigraphiques nous
ont fait lire les noms, avec le titre de MEDICA, ou bien avec celui,
plus modeste, d'OBSTETRIX. Ceci n'a rien qui doive nous étonner,
car nous savons d'ailleurs qu'il en était de même alors chez les hom-
mes qui exerçaient la profession médicale. En vain ce fait, générale-
ment connu, a été contesté par quelques savants, médecins pour la
plupart, et notamment par notre compatriote Spon que je viens de
citer, et qui semble se faire une question d'amour-propre de cette
circonstance fort indifférente, selon moi, à l'honneur de la méde-
cine (1). Les partisans de ce système hasardé, pour ne rien dire de
plus, ont été refutés victorieusement par un docte Anglais, Connyers
Middleton , médecin lui-même, mais, avant tout, critique impartial
 et consciencieux (2).
     Il est, en effet, bien établi par loutes les preuves historiques dési"
 râbles dans une telle question, et Middleton le fait voir de la manière
 la plus claire, que la médecine, qui no fut introduite à Rome que fort
 tard (3), y fut exercée longtemps par les seuls esclaves et par quel-
 ques affranchis. Je n'invoquerai sur ce point que le témoignage des
 inscriptions relatives aux médecins, qui le supposent presque toutes,
 et, pour n'être pas trop long, je me contente de renvoyer à celle de
 P. Decimius Eros Merula, déjà citée plus haut, parce qu'elle est cu-
 rieuse, où il est question du prix considérable que lui coûta son af-
 franchissement (4), et de rapporter la suivante, érigée à un autre
 médecin qui n'était pas même affranchi, mais qui traînait encore les
  livrées de l'esclavage (5) :
                          PHAEBIANO
                                  S E R.

   (1) Recherches curieuses d'antiquités, Dissert. 27. p. 4 1 9 ; et Miscellan.
enid. antiq., p. l i t .
   (2) De medicorum ap. vel. Romanos degentium condilione, etc. Cantabi'igiae,
i 726, in-4°.
   (3) Plin. Nat. hist., XXIX, 1.
   (-i) Gruler, Inscript, antiq., p. CCCC, 7.
   (5) Phil. à Turre, Monum. vel. Ànlii, p. 561.