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406 Comme un alcyon de passage, Tu fus surprise par l'orage ; Il te brisa sur les courrants ; Mais tu succombas sans te plaindre ; Du ciel tu n'avais rien à craindre : Tu n'aimas que la fleur des champs ! Périsse cet osman farouche Qui sur les roses de ta bouche Empreignit ses baisers brûlants! Son fer vengea ta résistance ; Tu mourus pleine d'innocence, Et n'aimas que la fleur des champs ! La mer reçut ton agonie ; Le reflux t'apporta sans vie Jusque dans mes filets flottants ; Repose à l'ombre de ces saules Exemple de regrets frivoles : Tu n'aimas que la fleur des champs ! Le soir, fidèle à ta demeure, Tu m'entendras à la même heure, Te donner de rustiques chants ; La voix d'un pêcheur d'Ionie Sera pour loi toutharmonie : Tu n'aimas que la fleur des champs! Paul CHASTAN, de Nîmes.