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3'5B sont endémiques dans la Bresse, et qui donnent aux habitants de cette contrée un cachet spécial, auquel on les reconnaît parmi d'autres populations mieux servies par le climat. La mollesse de leurs tissus, la lenteur des fonctions de leur orga- nisme, l'apathie physique et morale sous laquelle ils se pré- sentent à l'œil de l'observateur, dénote que la vie est en dé- faut chez eux, que le principe vital est atteint dans sa source, et que, dans les vaisseaux, leur sang charrie des principes impurs qui en atténuent l'animation. C'est une chose que l'on a observée dans tous les temps, et l'on peut être étonné de trouver dans un esprit aussi distingué que M. Guerre un dé- fenseur des étangs. Dans un discours lu à la Société d'agricul- ture de Trévoux, en la séance du 2 septembre 1838, il s'est efforcé, en effet, de les justifier du reproche d'insalubrité (1). J'entrerai bientôt dans quelques détails au sujet du Mémoire de M. Guerre , et je démontrerai que parmi de bonnes choses qu'il renferme il en est beaucoup qui sont plus spécieuses que vraies. La question, selon moi, la plus importante, celle qui d'abord doit fixer l'attention et à laquelle se rattachent toutes les au- tres, c'est la question humanitaire, c'est à dire les considéra- tions relatives à la vie, à la constitution des habitants de la Bresse. Je donne comme incontestable l'insalubrité des marais, des étangs et, en général, de toutes les larges surfaces où les eaux séjournent d'une manière quelconque, dans la monta- gne comme dans la plaine. Les sols inondés accidentellement ou qui, par leur nature argileuse, rendent difficile l'infiltration des eaux pluviales, se dessèchentaux premières chaleurs de l'été; les détritus et toutes les parties impures se fusent à la chaleur du soleil et se trans- forment enhumus simple ; au lieu que les marais, les étangs, (1) Ce discours a été imprimé sous ce titre : Considérations sur les avantages cl les inconvénients des étangs de la Bresse marécageuse.