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332 au cirque, nul lion ne me veut pour sa faim ; aux venins des serpents je puis m'offrir en vain ; du farouche dragon j'agace la crinière, et pourtant le serpent de sa dent meurtrière me tortura le corps et je ne mourus pas ! et le dragon ne put me donner le trépas ! — — Puis, bravant des tyrans la farouche puissance, je leur jetai l'insulte, espérant leur vengeance ; — « chien altéré de sang ! » à Néron ai-je dit ; « chien altéré de sang ! » à Christiern le maudit ; « chien altéré de sang ! Ismaël, monstre infâme ! » Et pourtant les tyrans sentirent en leur âme des tourments infinis, sans me faire périr. Oh ! la mort ! oh ! la mort !... ne pas pouvoir mourir !.,, Aux souffrances du corps nul repos en attente ; sans relâche traîner ce corps dont s'alimente la douleur le traîner, morbide de langueur, blafard et du tombeau respirant la senteur ; et des siècles durant, voir ce monstre effroyable, toujours ! et sous mes yeux le temps insatiable produire des enfants et puis les engloutir.... Oh ! la mort ! oh ! la mort ! ne pas pouvoir mourir ! Mon sort fatal est-il sans espérance ? 0 Dieu terrible, est-il en ta vengeance, est-il encore un supplice plus grand ? fais-en sur moi tonner le jugement ! Bu haut Carmel, du sommet à la base,