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                                  Si(>
créer. M. Bovery pourra créer un jour ; son coup d'essai
nous le fait espérer.
    Les artistes de Lyon ont noblement accompli leur tâche;
ils ont compris qu'une œuvre du terroir, et qui avait à vaincre
les préjugés locaux contre tout ce qui est le produit d'un ta-
lent provincial, que cette Å“uvre, disons-nous, avait besoin de
tous leurs efforts pour être appréciée dignement. Aussi, ils y
ont mis un zèle que nous ne saurions trop encourager.
M rac Minoret, cantatrice correcte et consciencieuse , Lesbros ,
artiste chaleureux et d'un bel avenir, Siran qui a su trouver
quelques accents palhétiques et vrais, ont bien mérité des au-
teurs et du public.
   Nous aussi, nous applaudissons de toutes nos forces à cet
essai d'émancipation artistique, à cette voie nouvelle dans
laquelle M. Provence vient d'entrer si heureusement ; nous
pensons que ce qui fait la gloire de l'Italie, de l'Allemagne,
dans l'art pris en son acception générique, c'est cette noble
émulation dont toutes leurs villes rivales sont animées. Pour-
quoi la France, sans abandonner le système de centralisation
qui fait de Paris un foyer, un centre universel, auquel les dé-
partements apportent un tribut d'intelligence et de forces,
que Paris féconde au profit du pays tout entier, pourquoi la
France ne donnerait-elle pas, au sein de ses grandes villes, un
essor commun aux productions d'arl, qui n'en seraient que
plus fréquentes et dont l'exhibition, en province, serait plus
facile qu'à Paris où souvent elles m e u r e n t , si vite étiolées:'
Certainement l'art et ses interprètes y gagneraient. Les essais
comme celui dont nous venons d'être les témoins ne sont pas
nouveaux, mais, aujourd'hui plus que jamais, ils sont p r é -
cieux et nécessaires, et si les jeunes talents dont Paris abonde,
 et qu'il ne peut pas tous apprécier, inconnus qu'ils restent
pour la plupart, apportaient en province le produit de leurs
travaux et leurs désirs de débuts , nul doute que la France
 n'ait un jour à s'enorgueillir, de quelques nouvelles supério-
rités.                                            L... r.


     Avec le c a r ê m e , les c o n c e r t s ! Après Baumann C h e r -
b l a n c , en attendant George Hainl.
     Le concert de C h e r b l a n c a été plus que jamais b r i l -
l a n t , resplendissant de l u m i è r e s , de jolies f e m m e s , et
d'élégantes toilettes. L'ouverture de Marguerite                d'Anjou
 que l'on e n t e n d toujours avec plaisir, quoique ce soit une
œuvre d'une beauté très i n c o m p l è t e , nous a fait r e t r o u v e r
un peu de ce génie mâle et sauvage, qui estle caractère dis-