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pour être l'expression spirituelle de cet hommage. Entre Dieu-
cause etl'homme-buI,le moyen de communication,c'estlapen-
sée-parole, que l'homme a partagée, a séparée, en rapportant
à l u i ; à sa propre gloire, ce qui ne devait être rapporté qu'à la
propre gloire de Dieu, troublant ainsi l'ordre, l'harmonie dans
leur essence. C'est pour ne pas songer continuellement que la
parole doit être divine, ou plutôt l'instrument de la pensée di-
vine, afin d'être immortelle et de répandre la vie comme son
p r i n c i p e , que nous la voyons chaque jour se changer dans
certaines bouches en un germe corrompu qui donne la mort.
Si l'on réfléchissait à la sainteté et à la redoutable puissance
de la parole , comme on tremblerait en ouvrant un livre,
comme on serait effrayé en multipliant sa p e n s é e , en la r é -
pandant en tous lieux ; si on osait mesurer l'influence de la
parole, que de plumes tomberaient des mains!
   Dogme, culte, morale, ce grand ternaire social qui forme
seul la vraie civilisation dans laquelle tous les hommes sont
ralliés à un centre commun par une même religion : tout cela,
ordre ou désordre , c'est le finit de la parole.
   Le d o g m e , n'est-ce pas la parole divine, le Yerbe p u r ,
qui a pour expression, le vrai, le s u b l i m e , et pour séjour
l'élernel^Dicu lui-même. Le culte, n'est ce pas la parole hu-
 maine sanctifiée, divinisée, qui a pour expression le b e a u , l'i-
déal; pour domaine l'immensité, l'univers. La morale, qu'est ce
autre chose, si non la parole divine humanisée, ou pour mieux
dire, faite homme, qui a pour expression le bien, le bon ;
pour sphère d'action le r é e l , le fini, la t e r r e , l'humanité,
l'homme. Triple manifestation de la parole qui se produit
dans le mouvement chrétien par trois magnifiques œuvres,
la tradition reflétée dans les livres d ï Moïse, la Bible, l'É-
vangile.
   Ainsi tout doit être saint dans la parole; quelle justification,
quelle excuse peuvent donc donner des écrivains qui la ren-
dent impie, qui en abusent et qui en ont abusé, qui changent
l'encensoir en jouet d'enfant, qui transforment ce qui doit