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 avoir de véritablement philanthropique dans les tendances mo-
 dernes était l'effet d'une appréciation incomplète et exclusive;
  car, d'un côté , les théories libérales abondaient en exagéra-
  tions chimériques, et de l'autre,, certains hommes religieux
  ne distinguaient point assez l'esprit essentiel du catholicisme
 d'avec les tempéraments politiques qu'il a dû subir aux siècles
  précédents.
     Le remède à ce mal, M. Jacques avait cru l'entrevoir dans
 une étude scientifique et approfondie des monuments du
 christianisme, à ses différentes époques. Cette histoire compa-
 rée devient, selon Herder, un commentaire que la provi-
 dence elle-même prend soin de rédiger sur les institutions ;
 par elle, l'individu recueillant les expériences du monde entier,
 échappe à la spécialité souvent excentrique et réactionnaire de
 l'âge où il vit. M. Jacques écrivit sous cette inspiration féconde
le livre de l'Eglise considérée dans ses rapports avec la liberté et
 la civilisation ; Pyon, Pilrat, 1832 , in-8°. C'est un ouvrage d'é-
 rudition exacte, et qui est de 1829, époque de paroxisme , à
 laquelle on ne vit pas naître grand nombre de productions
 graves et compréhensives qui supportent l'épreuve d'un chan-
gement de circonstance. Il fit peu de sensation dans notre ville,
 parce que divers obstacles s'opposèrent à ce qu'il parût à
temps , et que l'impression en ayant été faite, en 1832 , pen-
dant que l'auteur était à Marseille, il s'y glissa de nombreuses
fautes typographiques qui l'engagèrent à négliger cette édi-
tion ; la seule qu'il avoue est celle qui fut donnée chez Périsse,
en 183C. Cependant, l'ouvrage fut loué , dans la capitale ,
par des journaux de diverses nuances. L'auteur y examine d'a-
bord les principes de sociabilité qui se trouvent dans l'Evan-
gile. Il en suit la réalisation dans les trois premiers siècles de
l'Eglise ; le développement sous les empereurs chrétiens ; les
effets salutaires, à la chute de l'empire , pour circonscrire l'es-
clavage et adoucir ensuite la féodalité. Il montre comment,
sous la forme religieuse et même ascétique , était conservé et
nourri le germe de toutes les nobles institutions , de toutes les