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             Qui nous eût dit alors : « Enfants, dans dix années,
             « Les roses de vos fronts s'effeuilleront fanées,
             « Tous deux vous pleurerez sur vos amers destins ;
             « L'un s'étiolera dans un labeur stérile,
                  « Et l'autre, que la France exile ,
             « Ira quêter un toit par-delà ses confins ! »

             Personne, n'est-ce pas, n'aurait dit ces paroles,
             Car nos tètes alors avaient des auréoles
             Qui nous prophétisaient un heureux avenir ;
             Comme on adore Dieu, nous adorions la vie,
                  Et notre ame, d'amour ravie,
             Avait, à chaque aurore, un cri pour la bénir.

             Car alors notre ciel n'avait pas de nuages,
             Nous passions à jouer, aux champs, sous les ombrages,
             Notre âge de printemps et d'innocents loisirs -.
             Bel âge, où nous endort une douce chimère,
                  Où l'on n'aime bien que sa mère,
             Où l'on résume tout dans ce seul mot : plaisirs!
               Décembre 1836.

                                               JANE D U BUISSON.




NOTIONS HISTORIQUES SUR LES VITRAUX ANCIENS ET MODERNES, par
  Emile TAIBACD.—Clermond-Ferrand ; imp. de Thibaud-Landriot, 1858.


   L'art de ia peinture sur verre est en pleine renaissance. Cet
art qui n'a jamais été perdu, quoiqu'on ait dit, mais qui était
seulement abandonné en France depuis près de deux siècles,
reprend parmi nous une faveur dont il est bien digne. Dans les
environs de Paris et dans les provinces les plus reculées, on
lui a ouvert des ateliers où le peintre et le chimiste travaillent
à lui rendre son ancienne splendeur. Plusieurs fois déjà nous
avons été appelés à juger ses heureux essais de rénovation ;