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228 L'eau se fait plus limpide en traversant l'argile.,, li'amc se fait plus noble en traversant les pleur». Oui, je suivrais la rude voie Où j'engageais mes premiers pas , Traînant mon cœur comme une proie Saignante de mille combats ! Sans plainte accueillant la souffrance , Je nourrirai dans le silence Ce vautour dévorant auquel je fus soumis ! I/hommc effrayé de mon mystère , Ne saura de quel nom m'appeler sur la terre.... Et dans ses plaisirs ennemis Je passerai, — comme l'orfraie, Dont le vol ténébreux effraie L'esprit des Châteaux endormis. « Byron ne se serait pas annoncé plus fièrement. Du reste. nous ne connaissons pas de poète qui put désavouer des vers frappés comme ceux que nous venons de citer. — M. Soulary parcourt avec un bonheur égal toutes les cordes de sa lyre. Chez lui la pensée a toujours de la profondeur, de la puissance, de l'énergie, et jamais l'expression ne trahit la pensée : elle est toujours brillante, animée, pittoresque ; privilège rare qui n'a été accordé qu'à un petit nombre d'élus. La brochure ly rique du jeune Pindare lyonnais est dédiée à M. Alphonse de Lamartine : nous ne doutons pas que l'illustre chantre des Méditations et des Harmonies, ait honorablement distingué cet hommage, entre tous ceux auxquels sa grande renommée le condamne. Ces vers sont les premiers que nous ayons lus de M. Soulary, mais nous dirons hardiment, que si nous vivions à une époque plus favorable à la poésie, ces vers seraient déjà dans tontes les mémoires, elle nom de leur auteur dans toutes les bouches. Citons encore , afin qu'on ne nous accuse pas d'exagération: nous déclarons que nous prenons, copions tout à fait au hasard : Heureux qui croit sans voir ! sa vie est un doux songe. Pour en sonder l'objet, son doigt jamais ne plonge