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        L'eau se fait plus limpide en traversant l'argile.,,
        li'amc se fait plus noble en traversant les pleur».
                  Oui, je suivrais la rude voie
                  Où j'engageais mes premiers pas ,
                  Traînant mon cœur comme une proie
                  Saignante de mille combats !
                  Sans plainte accueillant la souffrance ,
                  Je nourrirai dans le silence
        Ce vautour dévorant auquel je fus soumis !
                  I/hommc effrayé de mon mystère ,
        Ne saura de quel nom m'appeler sur la terre....
                  Et dans ses plaisirs ennemis
                  Je passerai, — comme l'orfraie,
                  Dont le vol ténébreux effraie
                  L'esprit des Châteaux endormis.
   « Byron ne se serait pas annoncé plus fièrement. Du reste.
nous ne connaissons pas de poète qui put désavouer des vers
frappés comme ceux que nous venons de citer. — M. Soulary
parcourt avec un bonheur égal toutes les cordes de sa lyre.
Chez lui la pensée a toujours de la profondeur, de la puissance,
de l'énergie, et jamais l'expression ne trahit la pensée : elle
est toujours brillante, animée, pittoresque ; privilège rare qui
n'a été accordé qu'à un petit nombre d'élus. La brochure ly
rique du jeune Pindare lyonnais est dédiée à M. Alphonse de
Lamartine : nous ne doutons pas que l'illustre chantre des
Méditations et des Harmonies, ait honorablement distingué cet
hommage, entre tous ceux auxquels sa grande renommée le
condamne. Ces vers sont les premiers que nous ayons lus de
M. Soulary, mais nous dirons hardiment, que si nous vivions
à une époque plus favorable à la poésie, ces vers seraient déjà
dans tontes les mémoires, elle nom de leur auteur dans toutes
les bouches. Citons encore , afin qu'on ne nous accuse pas
d'exagération: nous déclarons que nous prenons, copions
tout à fait au hasard :
        Heureux qui croit sans voir ! sa vie est un doux songe.
        Pour en sonder l'objet, son doigt jamais ne plonge