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aguets; nous comptons partout des sociétés d'amis des arts; nous
a v o n s m ê m e à Parisuninspecteurdes monuments,comme nous
avons un ministre de la guerre et des inspecteurs de l'Univer-
sité. Il est vrai que nos artistes ambulants ne conservent et ne
défendent pasgrand chose, et que M. Prosper Mérimée s'occupe
à faire des romans ; c'est égal ; nous avons toujours beaucoup
de chauds défenseurs du gothique et du m o y e n - â g e , et si le
gothique, si le moyen-âge viennent à être supplantés par no-
tre architecture de maçons, ce ne sera pas la faute de nos
amateurs, croyez moi. M. Prosper Mérimée, par exemple, qui
a bien voulu voyager le long du Rhône , pour inspecter les
monuments du Midi de la France, nous a enrichis déjà d'une
gentille petite malice contre les martyrs de Saint-Irénée, la-
quelle épigramme aurait éveillé un sourire de Voltaire, et, s'il
n'a pas fait attention à nos monuments lyonnais, c'est que nous
sommes pauvres, voyez-vous bien.
   Oh! o u i , pauvres pour ces artistes flâneurs que Paris
nous expédie par la malle-poste; pauvres pour ces socié-
tés moutonnières qui tuent le temps en petits consistoi-
res , au lieu de se mettre à l'œuvre et de relever les r u i n e s ,
sinon avec la truelle , du moins avec la plume ; pauvres pour
les hommes d'argent qu'une prison ou une bourse attire
bien plus qu'un édifice d'une sainte véstuté, qu'une antique et
vénérable basilique, mais nous sommes riches pour des âmes
mieux faites ; nous avons Saint-Jean, Saint-lNizier, Saint-Bo-
n a v e n t u r e , Ainay , l'Observance , et tout n'est pas dans ces
cinq n o m s .
   M. l'abbé Pavy, qui s'est fait, il n'y a qu'une demi-année ,
l'historien de l'église et du couvent de Saint-Bonavenlure,
poursuit son œuvre avec un zèle merveilleux et un talent plein
de jeunesse et dévie. Il nous offre donc aujourd'hui un tout petit
volume sur l'église et le couvent de l'Observance, comme une
suite nécessaire à ses Grands-Cordeliers. Est-il quelqu'un , à
Lyon, qui, en promenant ses regards enchantés à travers cette
verdoyante colline, si gracieusement déroulée entre le rocher