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124 première livraison de son Histoire. Ce grand travail, que re- haussait la main d'un peintre lyonnais fort distingué, M. Ri- chard , il le poursuivait avec ardeur, lorsqu'une phthisie du larynx vint l'enlever à ses amis et aux lettres, dans la nuit du 19 au 20 février 1832. Ce fut dans la maison de M. Richard, rue des Auguslins, que mourut le docteur Clerjon. Il avait reçu là une bienveillante hospitalité , et surveillait les études du jeune fils de M. Richard. S'il souffrit cruellement, la religion du moins adoucit l'a- mertume de ses dernières heures. M. l'abbé Bonnevie le remplit de courage et de calme en face de la mort. Le der- nier jour de sa vie, Clerjon priait et priait sans cesse à haute voix : « Il est si doux d'aimer Dieu ! » disait-il avec émotion -, et puis, il priait encore quand il expira. Nous insistons sur ces détails, parce que les opinions religieuses du jeune écri- vain ont jeté dans l'esprit de certains lecteurs une idée trop défavorable à son talent. S'il faut déplorer la légèreté voltai- rienne avec laquelle Clerjon traite en général tout ce qui re- garde notre histoire ecclésiastique, il n'en est pas moins vrai que son Histoire de Lyon, (Lyon, 1820 à 1831, 4 vol. in-8°), est le premier jet d'un beau monument. Le prêtre qui fut appelé d'abord auprès de Clerjon lui imposa le déni de son livre. Plus prudent et plus sage, M. l'abbé Bonnevie ne molesta point le pauvre malade, et Clerjon se promettait lui-même de faire des carions, s'il revenait en santé. Il avait salué avec amour la révolution de 1830, mais il ne cacha pas qu'il dé- comptait affreusement, et que l'âge d'or par lui rêvé n'était point encore advenu. On reproche à Clerjon, non point sans quelque justice , de n'avoir pas toujours indiqué les sources où il puisait, et d'avoir quelquefois dénaturé les faits, ou à dessein, ou par défaut d'étude approfondie. 11 se livre par in- tervalles au facile plaisir de faire du roman. Quant à son style, il est pur et abondant, mais un peu diffus. Les défauts du livre de Clerjon viennent surtout de ce qu'il se hâtait beaucoup trop d'arriver à la fin, car il nour-