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108 mais simplement de louer deux ou trois étages au plus dans une maison particulière convenablement placée et d'un abord facile, et possédant vingt mètres de profondeur et quinze de largeur sans mur de refend ; on supprimerait alors un ou deux planchers pour avoir l'élévation nécessaire, on arrondirait les angles pour donner à la salle une forme plus gracieuse et plus sonore, on établirait un am- phithéâtre de gradins pour les spectateurs. Toutes ces réparations et ces dépenses seraient faites aux frais et par l'intermédiaire du proprié- taire ; et l'on obtiendrait facilement et promptement, par ce moyen, une salle de concert provisoire, avec deux ou trois salons supplé- mentaires, jusqu'à ce que la ville, jalouse de sa dignité, se fut décidée à en élever une plus noble et plus en rapport avec nos be- soins. Certainement la location que le propriétaire exigera, pour une salle telle que je viens de la décrire, ne dépassera pas la somme de cinq mille francs par an ; il en resterait encore cinq mille pour, subvenir, avec modération, aux autres dépenses les plus urgentes. Cet expédient nous dispenserait do solliciter éternellement notre administration dont on n'obtiendrait jamais qu'un terrain à Perrache pour élever une salle de concerts entre l'abattoir et l'entrepôt des liquides ; on ne serait d'ailleurs guéres mieux favorisé s'il fallait su- bir une salle de concert à l'Arsenal, seul emplacement dont notre maire semblait vouloir disposer, il y a un an. Toutes les villes de 3» e et 4me ordre qui environnent notre dépar- tement, telles que Grenoble, Mâcon, Châlons, Dijon, etc. possèdent déjà une société philarmonique bien organisée, et des salles de con- cert, quoique leurs ressources soient bien minimes comparativement aux nôtres, et Lyon seul, où s'organiserait facilement un orchestre de 300 exécutants, Lyon en est encore réduit à chercher un local, ou à l'attendre des libéralités de son administration. Suivons donc l'exemple donné par ces villes, puisque nous n'avons pas suies de- vancer, et ne laissons pas s'invétérer davantage cette opinion assez générale en France, que notre ville est toujours à la remorquedu pro- grès, pour tout ce qui concerne les arts et le bien-être de ses habi- tants. Unissons-nous donc pour sortir de cet état précaire, et fondons, une société qui, dans l'avenir, puisse servir de base à une organi- sation plus développée.