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Tournus et Saint-Benigne de Dijon , qui n'offrent aujourd'hui
rien ou presque rien de leur forme primitive ? Pourquoi celles-
là plutôt que d'autres, plutôt que la Manécanlerie et la cha-
pelle de sainte Blandine à Lyon ; plutôt que Saint-Pierre de
"Vienne, plutôt que Saint-Restitut et Saint-Paul dans le Tri-
castin, plutôt que les deux vieilles églises de Vaison, que
celle d'Avignon, que Saint-Césaire d'Arles, que la base de
la cathédrale de Nîmes , que les basiliques de Celleneuve,
Villeneuve, etc., car ces vénérables édifices existent encore,
 et ils peuvent révéler aux observateurs de nos jours la pen-
sée des architectes du siècle de Charlemagne. Nous savons
 très bien qu'un jeune homme ne peut pas avoir tout vu, nous
pensons néanmoins qu'il doit se garder de juger sans appel
 d'après les livres et les actes anciens , quelque soit leur au-
thenticité. Les avis de voyageurs et d'experts valent souvent
 mieux qu'une charte sur parchemin, lorsqu'il s'agit d'écrire
 un millésime au bas d'une façade. Personne n'ignore, et
M. Dussieux moins qu'un autre , que bien des édifices ne doi-
 vent leur réputation de haute antiquité qu'à la perte ou à
l'absence de titres intermédiaires. Pour résumer notre crili-
 tique sur ces premiers chapitres du livre de M. Dussieux ,
nous lui reprocherons de manquer parfois de méthode, et
 surtout d'offrir comme objet d'étude, sous des dates très re-
 culées , des monuments dont les restes actuels sont certaine-
 ment de construction plus récente. Ils auraient trouvé leur
 place naturelle quelques pages plus bas. Les actes de fonda-
 tion, nous le répétons, sont des litres dont il faut se méfier ;
 précieux pour l'histoire proprement dite, ils ne le sont que
 très rarement pour l'histoire de l'architecture dans notre
 France, si souvent bouleversée. Si M.Dussieux avait vu sur
 nature tous les monuments dont il parle, il ne serait certai-
 nement pas tombé dans des erreurs de ce genre.
  Nous ne lui ferons pas un grave reproche d'avoir cité peu
de monuments romano-bysantins du centre et de l'est de la
France ; il était libre de choisir ses modèles où bon lui sens-