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 comme boueuse, on ne peut qu'admirer l'exécution des détails et
 des accessoires. M. Jacquand devrait prier un de ses amis de lui
 peindre les têtes de ses personnages.
    Le Condamné à mort de M. Reverchon est une chose nauséa-
 bonde. Passons... et puisque personne n'a pu l'arrêter, laissons donc
 M. Reverchon marcher à son supplice.
    On doit à Mlle Girard ou Gérard une jolie Marche moyen-âge.
 Les fonds sont négligés, mais lesfiguresont de l'esprit et prouvent
 de sérieuses études.
    M. Compte Calix a eu tort d'exposer la Ressemblance. Ses SÅ“urs
de lait annonçaient déjà une fâcheuse tendance vers l'école lyon-
naise de 1820 ; son nouveau tableau est une œuvre complètement
rétrograde ; elle n'a même pas cette grosse gaîté, ce mouvement, ni
cette bonhomie dont les sujets bourgeois de l'école flamande offrent
de si précieux modèles. Je n'aurais jamais cru que les lauriers de
M. Genod pussent causer des insomnies.
   Voici eufin le Patriarche d'Alep de M. Bonnefond ? C'est un
homme à barbe, vêtu d'un costume somptueux et tenant dans ses
mains une statuette de la Vierge, mais pensant à toute autre chose
qu'au saint ministère qu'il remplit : derrière lui sont deux nègres non
pas du type abyssin, comme je l'aurais pensé, mais bien du type
hottentot? M. Bonnefond s'est trompé en choisissant ainsi, si je ne
me trompe moi-même. L'un des acolytes rallume, dans l'ombre, un
encensoir an moyen de son soufle; c'est une réminiscence du Rubens de
la galerie de Lyon. Le sentiment des têtes est d'ailleurs insignifiant,
aussi ce tableau n'a-t-il l'air que d'un portrait ; mais d'un portrait
enjolivé, brodé, lavé, et pour lequel tous les magasins de dorures
et tous les cabinets des curieux de notre ville ont été mis en réquisi-
tion. La ville de Saragosse elle-même, représentée par M. Didier-
Petit, a fourni, dit-on, sa précieuse Vierge enrichie de pierreries ;•
j'ignorais que Saragosse fut en Syrie. Quant on a suffisamment
admiré ce luxe d'accessoires, on s'aperçoit que les têtes sont bien
modelées, et bien peintes; je ne parle pas du trait, car vous savez
que le professeur dessine avec esprit et correction.
   L'Hiver de M. Cottrau, que j'avais oublié d'abord, repasse de-