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15 Vous avez dit cela, jugeant un jour, Seigneur, Les hommes du dehors et l'homme intérieur. L est des vases d'or scellés dans son royaume, Des cœurs venus de lui pleins d'un céleste baumo ; Il est, même ici-bas, des encensoirs vivants, Des calices vermeils respectés par les vents, Où du ciel lentement la pluie est déposée ; Le soleil frappe-t-il ces cœurs pleins de rosée, Un enfant vers l'autel va-t-il les découvrir ; Sans embaumer le temple, ils ne peuvent s'ouvrir ! Mais pour livrer sa neige au rayon qui l'effleure, Pour fumer à l'autel, quand vient le jour et l'heure, Il faut que le beau lys que nul doigt n'a meurtri Loin des vents et de l'homme ait pu croître à l'abri; Que les charbons ardents renfermés dans le vase Attendent l'encens pur et le fou de l'extase, Et qu'ils ne s'usent pas au souffle des passants Ainsi qu'un fourneau vil ouvert à tous les vents! Oserez-vous faucher l'iris et les narcisses Comme le foin des prés, litière des génisses? L'or pur des encensoirs est-il un or perdu ? Hommes ! malheur à vous quand vous l'aurez fondu, Et pris pour puiser l'eau des terrestres fontaines L'amphore où dort le vin jusqu'aux Pâques lointaines ! S EIGNEUK, dans le troupeau des robustes humains Il est de beaux enfants, frêles et blanches mains,