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|§P||EIGNEUIÃ, quand vous avez en un cÅ“ur sans détour
De la perfection semé le noble amour,
Qu'ensuite vous ouvrez à ces âmes ailées
Un champ libre à travers vos œuvres étoilées,
Vos splendides jardins, votre ciel argenté,
Et tout ce qui nous voile enfin votre beauté;
Si quelque pauvre enfant que votre soif dévore,
Et qui pour vous chercher s'est levé dès l'aurore,
D'une merveille à l'autre, avant de vous trouver,
Vole, et lassé s'y pose un instant pour rêver;
Dans le creux de sa main puise au bord des fontaines,
Et sans route frayée en ces terres lointaines,
S'égare et dort un soir, doucement attiré,
Auprès d'une fleur rare ou d'un oiseau doré ;
Ou bien si tout meurtri des pierres de la route,
Sans rien à l'horizon, il se couche et s'il doute;
Lorsqu'il voit luire enfin la splendeur de vos pieds
Et qu'il se traîne à vous, sur ses genoux plies
De ces larmes sous qui toute tache s'efface
Pourrez-vous, ô Seigneur, détourner votre face !


Les pleurs ne sont-ils pas des diamants cachés
Qui payent, en tombant, le prix de nos péchés?
Chaste sueur de l'ame impuissante et brisée,
Par un Dieu qui pleura seriez-vous méprisée ?


Larmes du repentir ! eau féconde toujours !
Quand l'homme vous répand sur tous ses mauvais jours?