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                         SOCIÉTÉS SAVANTES                           369
     Séance du 26 Avril 1892. — Présidence de M. Henri Sicard.—
  M. Léon Malo présente, au nom de l'auteur, l'ouvrage suivant : Villes
 antiques : Vienne et Lyon gallo-romains, par M. Hippolyte Bazin, provi-
  seur au Lycée de Toul. — M. Aynard, reprenant la question des eaux,
  cite comme exemple de la supériorité des filtres naturels sur les filtres
 artificiels celui des égouts de Paris, qui fonctionnent dans la presqu'île de
. Gennevilliers, à la satisfaction générale. — M. Locard fait remarquer
. que, les filtres artificiels les meilleurs ayant besoin d'un entretien
  constant, les eaux de sources sont certainement préférables; néanmoins
. plusieurs exemples confirment qu'elles peuvent aussi être altérées dans
  certaines circonstances. Ce qu'on peut dire, c'est que plus le parcours
  est long, plus la filtration est complète. De même pour les lacs, leurs
  eaux sont d'autant meilleures que la masse est plus profonde et plus
  étendue. C'est ainsi que l'eau du lac du Bourget et surtout du Léman
  est de beaucoup préférable â celle du lac d'Annecy. — A la suite
  d'observations présentées par M. Aynard et M. le comte de Sparre,
  M. Gobin explique que la Compagnie lyonnaise des Eaux a réalisé,
  depuis quelques années, de grandes améliorations dans son service. Il
  y a de grandes objections à faire à la dérivation des eaux du lac
  d'Annecy. Indépendamment de leurs qualités, il y a d'abord à observer
 que les usines qui s'en serviront dans le parcours, ne peuvent que les
  contaminer, en les employant, comme l'expérience l'a démontré à
  Marseille. D'un autre côté, la ville de Lyon, qui est le centre d'un
  vaste camp retranché, serait exposée à être privée d'eau, en cas de
  guerre. Il est donc dangereux de se pourvoir à une aussi grande dis-
  tance. — M. Delore, résumant l'historique de la question, rappelle
  que l'Académie s'en est occupée depuis 1756, et que le système fonc-
  tionnant aujourd'hui, a été préconisé dans les concours académiques de
  1775 et de 1833. M'présente ensuite diverses critiques dirigées contre le
  système actuel. Les filtres de la Compagnie ne sont établis notamment
  que pour 30,000 mètres cubes d'eau, et la filtration est, en réalité,
  purement artificielle. Et, comme en définitive, la filtration naturelle
  offre seule des garanties complètes, le projet Michaud est donc préfé-
  rable à tout autre. On l'a rejeté,parce qu'il ne fournit que 250,000 mètres
  cubes d'eau par jour. Mais des villes plus importantes que Lyon n'en
  ont pas la moitié. Et il serait très facile, au besoin, de recourir à une
  dérivation du Rhône, pour les usages industriels. — M. Aynard fait
   observer que l'eau de l'Ain et de l'Albarine vient naturellement à Lyon,