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342               ROUMANILLE ET LE FEUBIUGE

             Mais pour celui de Marguerite
             Qui épouse Claude le maçon.
             11 manque Laurence et Paul,
             Et la mariée en dansant était pensive.

             Car Paul, hélas ! à bord,
             Pendant la traversée était mort
             D'une fièvre maligne.
             Pauvre Laurence. Quel sort !

    Elle vint, pendant bien des jours, pleurer auprès de la mer ;
              Et jusqu'à sa dernière heure
         Elle ne put jamais ressaisir sa pensée,
Tant dans son cœur d'amoureuse l'épine de la douleur était entrée
                                                       [profondément !

   En 1843, Roumanille donna La Part de Dieu, poème
 écrit pour une Société d'ouvriers fondée à Avignon par
 M. l'abbé Terris. Le poète développe cette idée du livre
 des Proverbes, xvm, 21 : Qui invenit mulierem bonam,
 invertit bonum. On devine ce que le talent primesautier de
l'habile conteur trouva d'images, de traits et d'exemples
pour développer un semblable thème devant des gens du
peuple auxquels il fallait prêcher le bien et la mofale. La
pièce eut un très grand succès, et les auditeurs enthou-
siasmés l'acclamèrent avec frénésie. Chacun d'eux apprit
comment le ménage de Tonin et de Goton, après quelques
violents orages d'intérieur, devint un modèle d'union, de
patience et d'affection. Et tout cet heureux résultat fut
l'œuvre de Goton, la bonne épouse, la vaillante, l'honnête
Goton :
            Ah ! qu'uno bravo femo es un riche trésor !

  De 1850 à 1859, Roumanille composa Les Fleurs de
Sauges, pièces détachées en quatre livres, d'une exquise