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PROMENADE AU SALON 279 ciel bleu, au milieu de la nature épanouie comme pour prendre part à la fête des cœurs. Printemps (148), dit M. Carpentier, qui a traité plus d'une fois ce thème et qui assied le jeune couple, dans les prés verts, au déclin du jour. Au Printemps de la Vie (402), chante M. Laugée, qui a choisi le plein midi et fait flotter, sur les têtes, l'ombre légère d'un feuillage. Impossible de nommer M. Carpentier sans mentionner sa seconde toile, les Mauvaises Langues (147). Comme tout change selon les milieux! C'en est fait de la poésie des champs : ici les fillettes ne sont plus que de futures com- mères buvant du café et savourant les coups de dent de leur hôtesse. Les Bail sont d'excellents peintres, je me plais à le con- fesser, bien qu'il n'aient que faire de mon témoignage ; mais leurs œuvres n'empoignent pas le public. Cela tient, j'imagine, à ce qu'ils dépensent tout leur talent dans les choses matérielles et les accessoires, et que la vie est absente de leurs tableaux. Quelqu'un peut-il s'intéresser aux figures de Ylniérieur (275), de M. Bail père? ou même au Geoffray Déchaume dans son Atelier (24), de M. Franck Bail? Moins savant, mais plus sincère, M. Steinheil, dans la Famille du Menuisier (649), nous fait vivre avec ses person- nages; de même M. Laissement, en nous introduisant dans la Cabane du Bûcheron (392). M. Chaudier voudrait bien en faire autant, avec son Coin d'Atelier (172), mais ses teinturiers, larges de ceintures et bas sur pattes, ne cap- tivent personne. Pas très engageants non plus, les Chasseurs de M. Chanut, Intérieur (164), qui n'ont pas l'air de rechercher précisément la bonne compagnie. Retournons au grand air, M. Durst nous donne Un