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LA POPULATION PRIMITIVE DE LUGDUNUM 2)7 Pour lui, Lyon colonisé par les Romains vit le fond de sa population s'accroître par l'arrivée d'autres Gaulois tran- salpins et cisalpins, de Ligures, en moins grand nombre il est vrai, et de quelques étrangers venus de divers points de l'Empire. Le mélange de la race latine avec les Gaulois donna sans doute naissance à une race forte et bien constituée ( 5 ) . Nous savons en effet que les Romains étaient petits et trapus, et si les Gaulois n'étaient pas aussi grands que les Germains, du moins leur taille était plus élevée que celle des Romains. Le continuateur de César rapporte à ce sujet qu'après une bataille en Afrique, le vainqueur vit avec peine la terre jonchée de ces beaux et prodigieux corps. « Corpora mirifica specie amplitudineque » (6). Mais à la longue, l'élément latin dut se perdre dans l'élément celtique, car actuellement, après d'autres mélanges bien moins importants, ce type anthropologique recherché à l'aide des mensurations crâniométriques, paraît avoir complètement disparu. Pour M. Clément, cette disparition de l'élément prédo- minant à l'origine se rattache en grande partie à un fait historique du plus haut intérêt, et auquel nous ne croyons pourtant pas devoir accorder la même importance. Je veux parler du prétendu massacre de la plus grande partie de la population lyonnaise sous Septime Sévère. (5) Cf. de Quatrefages et Hamy, Crania Ethnica, Paris, 1882, p. 149- 496, 97 et surtout les indications bibliographiques qu'ils fournissent. (6) Hirtius. Bell. Afric, ch. XL. — Consulter sur les caractères de race chez les Gaulois le curieux tableau d'Ammien Marcellin, d'après l'historien grec Tiraagène (d'Alexandrie), (Hist. rom., livre XV, ch. xn). Comme il n'est pas flatteur, on l'a rarement cité.