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242                    LES LIVRES DE RAISON

ainsi 24 jours, à cette époque, pour que la connaissance
d'un événement survenu à Rome, parvînt à Saint-Bonnet-
le-Château.
   Veut-on savoir aussi de quelle manière, assez peu triste,
il était procédé à l'entrée d'une jeune fille dans un couvent
de religieuses, voici ce que nous lisons dans le livre de
Pierre Boyer :

   Le 25e jour de may en la mesme année (1623), un jeudi après
disner, fust receue religieuse de Sainte-Ursule, Anne Le Roux, ma
cousine, fille à maistre Jean Le Roux, docteur en droit et advocat à
Lyon.
   Elle fut conduite avec les violons, en forme d'espouzée, depuis la
maison de M. le chastelain, jusques à Sainte-Ursule, estant accom-
pagnée de tous ses parents.
   On lui imposa le nom de sœur Anne de l'Ascension de Jésus, car
tel jour on célébrait la feste de l'Ascension. Dieu lui fasse la grâce de
vivre et de mourir bonne religieuse.

   Ce trait de mœurs est assez rare, et, dans tous les cas,
assez peu connu, je crois, pour mériter d'être signalé.
   Mais ce qui domine, par dessus tout, dans ce Livre de
raison, c'est la foi profonde de messire Pierre Boyer. Lui
naît-il un enfant : « Dieu, s'écrie-t-il, lui fasse la grâce
d'être homme de bien. »
   Fait-il mention de la mort d'un autre de ses enfants, c'est
sous l'empire d'un sentiment de résignation chrétienne
qu'il écrit :

  Dieu soit loué de l'avoir retiré de ce mortel et infortuné monde,
auquel il ne pouvait que souffrir et endurer beaucoup de maulx, pour


véritable enthousiasme. (V. Revue du Lyonnais, 4e série, 1879, t- VII,
p. 30.)