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 2l6                     BIBLIOGRAPHIE

  village à village, quelque chose vient-il à changer, soit dans
  la forme, soit dans la prononciation des mots qu'ils enten-
  dent : à l'instant l'oreille attentive se dresse; elle est cho-
  quée, ce qui prouve qu'une des lois de la langue natale vient
  d'être violée. Donc ces lois existent.
     Seulement elles varient plus ou moins d'une commune à
' une autre, car chaque centre de population possède, on peut
  le dire, son dialecte.
     C'est comme dans la Grèce antique, où l'on en comptait
  par dizaines, doués chacun de sa mélodie propre, et presque
  tous possédant une collection plus ou moins riches de poètes,
  d'orateurs, d'historiens.
     L'idiome d'Athènes finit par englober et par éteindre
  tous les autres, comme fait chez nous l'idiome de Paris ;
  mais chacun avait sa grammaire.
     Homère parlait patois pour Démosthènes et pour Platon,
  qui ne l'en admiraient pas moins, mais qui se seraient
  gardés de l'imiter dans les formes qu'il donne aux déclinai-
  sons et conjugaisons.
     Le vocabulaire du patois remplit un peu plus du tiers du
 livre de M. Villefranche ; cependant il ne comprend que les
  mots qui s'écartent notablement du français.
     Voici l'ordre et la distribution du reste de l'ouvrage :
     Orthographe, prononciation, accentuation : c'était peut-être
 le chapitre le plus difficile; il y a dans notre patois des sons
 inconnus du français ; mais ces sons existaient en anglais et
 en allemand; notre grammairien les fixe avec netteté, si
 bien que nos neveux, tant que se parleront l'allemand et
 l'anglais, sauront retrouver la prononciation de pore, more
 (père, mère) dans celle de father, tnotber, en appuyant de
 même sur la pénultième de chaque mot, et celle de chique,
 chaque (celui-ci, celle-ci), châ chô (cette clef) etc. dans le ch