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plus grands bienfaiteurs de l'humanité. Mais ce moyen préventif, est
insuffisant, si on ne le rend pas obligatoire, aussi bien que la revacci-
nation. En outre, il est reconnu aujourd'hui, que pour obtenir tous les
effets désirés, il faut employer le vaccin animal et ne pas se contenter
du vaccin humain. Dans une seconde partie de sa communication^
l'orateur fait connaître que les expériences, faites par M. Chauveau-,
ont démontré que le virus variolique et le virus animal sont tout à fait
différents, et qu'il est même dangereux de se servir de la variole
comme vaccin. En rendant la vaccination et la revaccination obliga-
toires, et en se servant exclusivement du vaccin animal, on arrivera
ainsi à faire disparaître complètement la variole. — M. Rougier fait
observer qu'il serait difficile de trouver une sanction efficace à une dis-
position législative, rendant la vaccination obligatoire. — M. Delore
estime que la Société a incontestablement le droit de se préserver
ainsi des maladies contagieuses, et que d'ailleurs, la vaccination est
rendue déjà obligatoire dans une foule de cas, notamment pour entrer
dans quelques écoles. — M. Caillemer fait observer que les anciens
règlements du Bureau de la Santé à Lyon étaient bien autrement
sévères, puisque dans certains cas ils prononçaient la peine de mort. —
M. Coutagne pense qu'on peut arriver à un résultat satisfaisant, en
augmentant les cas où la vaccination doit être rendue obligatoire.


   Séance du 26 janvier 1892. — présidence de M. Henri Sicard. —
M. Perrin, trésorier, présente son rapport annuel sur la situation finan-
cière de l'Académie. — M. Léon Malo communique les observations
qu'il a été appelé à faire sur l'alcoolisme et les ravages que ce vice
exerce dans la région qu'il habite une partie de l'année. Autrefois, dit
l'orateur, l'ouvrier se contentait du vin naturel qui, au moins, ne pro-
duisait pas des effets désastreux sur l'organisme. Aujourd'hui, au con-
traire, l'abus de l'alcool et surtout des produits venus de l'Allemagne,
exerce les plus grands ravages, si bien qu'un ouvrier de 50 ans est déjà
un vieillard. Aussi, celui qui trouverait un remède efficace contre ce
mal, rendrait le plus grand service à l'humanité. — M. Delore con-
firme les différences signalées par l'orateur, entre l'ivresse causée par le
vin et celle qui est due à l'alcool. Pris à jeun surtout, l'alcool produit
des effets désastreux sur l'organisme. Et quand il est extrait de grains,
et de tout élément empyreumatique, il renferme même des principes