page suivante »
LA COMBE DU LAC Et de ces moments qu'on regrette En nous rappelant la douceur, Nous accusions l'heure indiscrète, La fuite du temps ravisseur. * ** Cette nappe d'eau qu'elle est belle, Quand, suspendus au roc penchant, Nos regards voient se fondre en elle Toutes les teintes du couchant ! Ses frais contours que l'œil embrasse Changeant de moment en moment, Tantôt s'accusent avec grâce, Tantôt s'estompent mollement. Le jour baisse ; un reflet de gloire Dore cet azur aplani Et la nappe d'eau qui se moire Semble s'étendre à l'infini. Des rochers la splendeur est telle Que, dans l'azur des deux béants, On croit voir jaillir l'étincelle D'une fournaise de géants. L'éclat s'éteint, l'ombre commence, Et la nuit au calme profond, Développe son voile immense Où tout s'efface et se confond.