page suivante »
AU CHATEAU DE PONT-D'AIN 117 < Item, le 1" jour d'août, la régente alla voir madame f « Marguerite après dîner et allèrent ensemble à vespres à « Saint-Aubert, les trois dames tenant les mains de l'une « l'autre et estoit belle chose de les voir. » Après la conclusion de traité, François Ier envoya un homme de confiance, l'huissier Bodin, en Espagne, pour voir en quel état se trouvaient ses enfants. Bodin après un voyage pénible arriva au château de Pédralle, non loin de Saragosse (10). Voici un extrait de son rapport : « Et me mena dans une chambre d'iceluy château assez « obscure sans tapisserie ne parement aucun et seulement « y avait paillaces. En laquelle chambre estaient mes dits « Seigneurs, assis sur un petit siège de pierre, en contre « de la fenestre de ladite chambre. Et est le dist lieu tant « ennuyeux et mal sains, que pour le jeusne et tendre « aige de mes dits Seigneurs, ainsi menez et détenus en si « pauvre ordre de vêtements, que me fut lors possible con- « tenir sans jecter larmes. » François Ier envoya une copie de ce rapport à Marguerite d'Autriche, elle s'en émut, écrivit une lettre pressante en faveur de ces pauvres enfants à son neveu Charles-Quint. Cette lettre a été reproduite par M. Baux, dont son his- toire de l'église de Brou. Il est donc naturel que je ne le répète pas ici, mais le passage suivant, dit le manuscrit, écrit tout entier de la main de Marguerite d'Autriche, est si touchant, que je n'hésite pas à le reproduire : (10) Leghiy, archives de Belgique, tom. 2, pages 203 et 709.