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                 AU CHATEAU DE PONT-D'AIN                    IO3

  Marguerite quitta l'Espagne en 1499, et revint auprès de
son père Maximiiien. C'est là qu'elle perfectionna encore
son instruction.

  « Elle estoit exercée louablement en musique vocale et
« instrumentaire, en peinture et en rhétorique, tant en
«langue françoise comme castillane et latine (1). »

   C'est alors que s'accomplit enfin le mariage de Margue-
rite avec Philibert le Beau. Ce mariage lui donna au moins
quelques années de bonheur et l'amena dans nos contrées,
qu'elle dota de ce splendide chef-d'œuvre de Brou.
   Le contrat de mariage fut passé à Bruxelles (2), en pré-
sence de Aimé de Monfalcon, évêque et prince de Lausanne,
Hugues de Lapalud, comte de Varax, Amé, baron de Viry,
représentants le duc de Savoie.
   L'archiduc Philippe, frère de Marguerite, lui constitua
une dot de trois cent mille écus d'or, et en échange un
douaire de douze mille écus de rentes par an fut stipulé en
sa faveur.
   Ici se place un détail assez intéressant relatif à ce mariage,
et que je n'ai vu consigné nulle part dans les nombreuses
histoires de Marguerite d'Autriche. Je crois devoir le repro-
duire comme indiquant bien les mœurs du temps.

   A la fin d'octobre de l'année 1501, eut lieu à Dôle, dans
l'hôtel Vurry, le mariage par procuration de Philibert le
Beau et de Marguerite d'Autriche. René, bâtard de Savoie,
fut chargé d'épouser la princesse au nom de son frère
naturel.

  (1) Olivier de la Marche, livre II.
  {2) Vreuves de l'Histoire de Savoie, tome V, p. 480.