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72" LE BARON RAVERAT dans là tranquillité du cabinet, de renseignements histo- riques, muni de son bagage littéraire, il était toujours le premier à parcourir une' nouvelle ligne de chemin-de fer que l'on venait d'ouvrir a la circulation, et un nouveau guide, fruit de ses études et de ses propres excursions, ne tardait pas à combler une lacune entre les mains des tou- ristes. Quelques-uns de ces livres sont devenus rares et atteignent un très haut prix dans les ventes ou chez les libraires. De même que son premier ouvrage l'avait conduit à ce second genre de publications, l'étude des origines des diverses localités de nos provinces, lui avait fait entrevoir de difficiles problèmes que soulève leur histoire. Il voulut les aborder et ne fut pas effrayé de mettre le pied sur le terrain périlleux de l'archéologie. Ce fut la dernière et la moins bonne partie de son œuvre. S'il est une science qui réclame des connaissances spéciales, une longue prépa- ration, de très fortes études, un esprit libre et dégagé de préjugés, un jugement froid, c'est assurément celle qui pré- tend reconstituer le passé à l'aide des débris que le temps nous en a laissés. Le baron Raverat n'avait peut-être pas toutes ces qualités si rares d'un bon archéologue ; et l'ar- deur même qu'il apportait là comme toujours et par tem- pérament, à poursuivre la réalisation de son entreprise était de nature parfois à en compromettre le succès. Car il était un convaincu. Il se faisait volontiers l'homme d'une idée, il s'y attachait passionnément, et le même enthousiasme avec lequel il avait raconté les exploits du vieux guerrier du premier Empire, il l'apportait de bonne foi à discuter des questions d'étymologie, à poursuivre des recherches des- tinées à éclairer quelque fait d'archéologie lyonnaise. Sa dernière préoccupation avait été de suivre sur les lieux les