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                      LA SAINTE ÉPINE                      51

mourut point dans la paroisse, mais en se retirant il laissa
cette église en possession des insignes reliques que sa
piété avait soustraites à un inévitable anéantissement.
   Mgr Primat, archevêque constitutionnel, occupait alors
le siège de Lyon. Ce fut lui qui le premier autorisa l'éta-
blissement d'une fête spéciale en l'honneur de la sainte
Epine, qui serait célébrée chaque année dans l'église de
Notre-Dame à Saint-Etienne, le premier dimanche d'octobre.
Mais étant venu lui-même en cette ville et ayant agréé
quelques observations qui lui furent présentées, il établit
que désormais la fête de la sainte Épine se célébrerait
solennellement le dimanche qui coïncide avec l'Exaltation
de la Sainte Croix ou qui suit cette fête; ce qui, depuis,
n'a jamais cessé d'être observé.
   Cependant, des jours meilleurs étaient revenus, la
France respirait et l'Eglise elle-même jouissait d'un calme
relatif. Le clergé et les fidèles du Puy apprirent avec joie
que la sainte Epine avait échappé à l'horrible incendie qui
avait consumé tant de précieux objets de leur pieuse véné-
ration. Par un mouvement bien naturel, ils s'adressèrent à
l'évêque, qui alors'gouvernait les deux diocèses réunis de
Saint-Flour et du Puy, afin qu'il sollicitât le retour dans
leur église de la sainte relique. Mgr de Belmont écrivit
donc à Mgr Fesch, cardinal et archevêque de Lyon afin
qu'il usât de son autorité pour faire rendre à l'Église du
Puy ce que celle-ci considérait toujours comme son bien,
sa propriété. N'y avait-il pas erreur ? et ces sortes d'objets
étant de leur nature spirituels et sacrés, ne forment-ils
pas un ordre à part et par suite sont-ils soumis aux règles
ordinaires de la justice ? Mgr Fesch venait d'éprouver en
pareille occurence une grave déception, lorsque voulant
réclamer aux Visitandines de Venise le cœur de saint