Revue du Lyonnais » série 3 - n°10 ( 1870 ) » pp.434

 434                  LES BEAUX-ARTS A LYON.

    Gérard Audran (1), né à Lyon en 1640, mort à Paris
 en 4703, reçut les premières notions de dessin dans la
 maison paternelle : son frère aîné, Germain, qui s'adonna
 à la gravure, et son frère cadet Claude, qui fut peintre (2),
travaillaient avec lui sous la direction de leur père, Claude
Audran. Gérard alla très-jeune à Rome ; après y avoir
 séjourné trois ans, s'y livrant à de fortes études d'après
l'antique et d'après les grands maîtres italiens, il vint à
Paris. Lebrun s'empara de lui, et en fit son interprète de
prédilection. On sait avec quel soin et quelle rare perfec-
tion Gérard a reproduit les batailles d'Alexandre ! Cet ar-
tiste éminent est le premier qui, par le croisement des ha-
 chures et le mélange des points avec les tailles, essaya de
peindre et de colorer avec le burin. Nous n'avons pas à
insister sur la biographie de Gérard Audran, nous n'avons
aucun trait nouveau à y ajouter.
    Logé aux Gobelins, pensionnaire du roi, conseiller de
l'Académie, ami de Lebrun, Gérard (3) avait une position
magnifique à Paris. Il devint pour ses neveux ce que Jac-
ques Stella avait été pour les siens. On trouve groupés
autour de ce chef les quatre fils de Germain Audran (4),
tous quatre nés à Lyon.


    (1) Pernetti, II, 143. — Huber Rost, VII, 239. — Archives du
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 Rhône, II, 390.                       '
   (2) Nous en avons parlé plus haut.
   (3) Coysevox a fait un médaillon de Gérard Audran; il fut gravé
 par Dupuis.
   (4) Germain Audran, né à Lyon en 1631, y mourut en 1700 ; nous
ne connaissons de lui qu'un grand frontispice , Å“uvre de sa jeunesse,
où il a cherché à résumer l'esprit du livre : « Magnum theatrum vitœ
huraanœ, » publié en 1658, par Huguetan et Marc Ravaud. Opposer
les vertus aux vices, les sciences et les arts à la soif de la fortune,
telle est l'idée de la composition. Ce frontispice se trouve dans le re-