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354                  LES BEAUX-ARTS A LYON.

Leblanc, il travaille avec ce maître pendant deux ans
puis se dirige définitivement vers Rome, en '1624. En
Italie, il s'attacha surtout à la couleur de l'école véni-
tienne. Pendant son second séjour à Lyon, où il s'arrêta
encore en revenant, Blanchard fit pour l'église des Cor-
deliers deux tableaux, dont l'un représentait la Sainte
Vierge dans une gloire, invoquée par un évêque et par
une femme tenant un enfant, et pour l'église Saint-Jean
une Adoration du Sacré-Cœur. Il peignit aussi différents
portraits qui furent très-admirés de Dargenville. Une
vogue immense l'attendait à Paris : habitué à la peinture
décorative et sans relief de Vouet, le public fut enchanté
de rencontrer, avec une exécution soignée, des formes lar-
ges, grasses et pleines. Les femmes nues et les vierg-es de
Blanchard, peintes dans un ton g'énéralement doux et clair
furent très-recherchées ; elles valurent à leur auteur le
titre de Titien français. Blanchard mourut en 1638,
à 38 ans. Son œuvre se compose de 70 pièces environ, gra-
vées par de la Court, Bloemaert, Duret, Simonneau,
etc ('!).
   On rencontre dans l'histoire de la peinture de Lyon un
autre artiste étranger, qui, par son faire, se place en dehors
des écoles françaises du temps et qui a son originalité ;
c'est Van der Kabel. Né à Eyswick, près de la Haye,
en 4634, Van der Kabel (2) étudia la peinture sous Jean Van
 Goyen. Son caractère aventureux le porta de bonne heure
vers les voyages : il allait çà et là étudiant la nature et
abusant des cabarets. Il a longtemps séjourné à Aix enPro-

  (1) Voir pour les gravures d'après Blanchard les recherches de
Kenouvier, Gravures des seizième et dix-septième siècles, II, 1C7.
  (2) Dargenville III, 185;— Huber Rost, VI, 195;—Pernetti, II, 146;
Chennevières du Pointel, p. 133. — Van der Kabel mourut à Lyon
âgé, dit-on, de soixante-quatre ans,