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428                  HISTOIRE DU COUVENT

vin, le bois, la paille et le foin. Ce n'est qu'en 1679 que la
main fut mise à l'œuvre. Au couchant de l'ancien cimetière
fut assis le nouveau cloître, dont l'archevêque Camille de
Neufville de Villeroy posa la première pierre le 29 mai. Le
dessin à suivre pour ces travaux de réédification était du
frère Didac, religieux et architecte de l'ordre ; il avait été
approuvé par la communauté le 9 septembre 1676 et, un
mois après, par le P. provincial Timothée de Saint-Paul. Ce
cloître indique bien par ses arcs à plein cintre le style du
xvn e siècle. Il en existe encore deux côtés, mais les entre-
colonnementsont été murés et forment dans leur profondeur
des entrepôts et des magasins. La maison qui cache aujour-
d'hui ces vestiges, puisqu'ils font le pourtour de la cour inté-
rieure, porte le n° 5 sur la place de la Miséricorde ; elle n'a été
construite qu'en 1838, et quand en creusa le sol pour faire
ses fondations, les ouvriers rencontrèrent à une profondeur
de quatre mètres des mosaïques et une rangée de colonnes
encore sur leur lit de pose. Un morceau de fût cannelé est
depuis cette époque entreposé dans la cour. Lors de cette
découverte, l'opinion aujourd'hui admise du voisinage du
temple d'Auguste, n'avait pu trouver crédit auprès des
archéologues lyonnais. La curiosité du regard une fois
satisfaite, la science ne vit là rien qui fût intéressant pour
elle et c'est à peine si l'on peut dire aujourd'hui la direction
et l'importance de ces ruines antiques. Combien sont plus
éclairées les tendances de notre époque! L'amour de la
science est devenu plus sincère, en dépit des amères cri-
tiques toujours familières aux esprits mécontents et cha-
grins. L'esprit ne consent guère, en effet, à laisser détruire
ni oublier ce qu'il ne peut comprendre. Mais si, en pré-
sence d'un monument du passé dont il interroge l'origine
ou le caractère, il est contraint de confesser son igno-