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424                  HISTOIRE DU COUVENT

Duranti, premier président du parlement de Toulouse (13),
bien avant Grégoire-le-Grand, on s'en servait pour accom-
pagner les chants religieux. Il y aurait bien à discuter sur le
 sens de ce mot. Pendant longtemps, en effet, on a donné
 le nom d'orgues à tous les instruments de musique et même
à un concert de plusieurs voix. Le commentaire du verset
de Job, qui fait autorité pour le savant magistrat, ne justifie
peut-être pas son interprétation. L'orgue hydraulique,
puisque Suétone raconte que Néron en examina avec
curiosité le premier spécimen, fut plus tard remplacé par
l'orgue pneumatique ou sans eau; le soufflet fut préféré pour
chasser le vent dans les tuyaux. Il en existait déjà du temps
de saint Augustin, mais rien ne prouve qu'il y en eût alors
dans les églises. C'est au ixe siècle, qu'à Rome, on en fit
pour la première fois usage. Le premier orgue de France,
dont on ait une connaissance bien certaine, ne remonte pas
au-delà du xne siècle. Alors il y en avait un dans l'abbaye
de Fécamp. Les discussions dont son établissement fut
l'objet, prouvent que c'était une destination toute nouvelle.
C'est de l'Allemagne que les orgues allèrent à Rome ; de là
elles se répandirent dans l'Italie. L'Angleterre en eut avant
la France. L'église de Wetminster s'en servait au milieu du
Xe siècle (14).
    Nous ignorons absolument quels étaient le nombre et la
qualité des jeux dont ces anciennes orgues étaient com-
posées. Si l'enthousiasme poétique n'entraîne pas Valafride
Strabon au-delà du vrai, l'harmonie de l'orgue que fit
construire Louis-le-Débonnaire pour son palais d'Aix-la-


  (13) Traité des rites de l'église catholiqne.
  (14) D. Bédos. L'Union instrumentale, numéros des 16 octobre et
8 et 16 novembre 1857.