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 418                     HISTOIRE DU COUVENT

   Outre les chapelles, il y avait les autels adossés contre
chaque pilier de l'église. Ils étaient, suivant la fortune ou
les libéralités du fondateur, diversement décorés; à leur
pied étaient les tombeaux de ceux à la mémoire ou en
l'honneur desquels des autels avaient été dressés. Il n'en
existe aucun vestige apparent (9). C'est à peine si les noms
de ces riches défunts peuvent être aujourd'hui connus.


    (9) L'église a été vendue en 1791. Le cahier des charges avait réservé
 à la nation toutes les décorations de l'église et de la sacristie, qu'elles
 fussent scellées ou non scellées dans le mur et consistant dans les autels,
 rétables, tableaux, stalles, chaire à prêcher, grille en fer ou en pierre
 polie, chapelles, menuiserie, armoires, confessionnaux, bénitiers, orgues
 et dépendances, cloches, beffroi, horloge, table de communion et autres
 objets de ce genre, et toutes leurs dépendances. L'entrée en jouissance
 de l'église ne devait avoir lieu qu'à la Noël 1791 et après que les objets
 mobiliers réservés auraient été vendus sur place ou enlevés. Nous avons
 vainement cherché à savoir ce qu'ils sont devenus. Gluant aux maté-
 riaux provenant de la démolition de l'église, ils ont servi à construire
 les maisons qui forment le côté méridional de la rue de la Paix. Taillées
 à nouveau pour pouvoir figurer dans ces constructions, ces pierres tumu-
laires et autres ont dû être fréquemment défigurées. Celles que le ciseau
 ou le marteau ont épargnées, sont recouvertes, au point de ne pas lais-
ser voir la moindre inscription. Il y eut une si grande quantité de blocs
de pierres que toutes ces maisons, qui ont remplacé l'église au midi de
la rue précitée, ont pu, avec ces seuls matériaux, être élevées jusqu'au
premier étage. Cette mine épuisée, l'entrepreneur adjudicataire a fait
faillite et de nouveaux acquéreurs ont achevé les immeubles. Entre autres
curiosités de la ville citées par l'Almanach de Lyon pour l'année 1762
(p. 195), figurait un mausolée, qu'on voyait dans l'église des Carmes,
auprès du sanctuaire et du côté droit; c'était celui du baron de Ville-
neuve, qui avait servi contre les Calvinistes. L'inscription apprenait que
sa mort avait eu lieu en 1572. Le même chroniqueur parle d'une statue
de sainte Catherine, sculptée par Bidault et qui décorait le portail du
fond de la grande cour des Carmes.