page suivante »
398 LAURENT MEILLET DE MONTESSUY L'ouvrage de Meillet se divise en douze livres, chaque livre renferme douze chapitres. Les principaux traitent « des devoirs des princes, de la severe milice des anciens, des finances militaires, de la chasse qui est un vray exercice de prince, du parti qu'on devrait prendre pour tenir le Turc en allarme, du moyen d'augmenter les finances, des bannis, de la raison d'Estat, de la famine et des remèdes d'icelle, des conjonctions des fleuves par fossés et canaux, de l'ex- périence en l'art militaire, du butin que font les soldats, des camps fortifiés, de la levée des soldats, de la nature du peuple, de bien savoir ordonner une bataille, » enfin, le dernier chapitre donne « un bref moyen de remédier au mal général qui travaille la France. » Si, après avoir lu ou parcouru le livre de Meillet, l'on feuillette les Mémoires du maréchal Gaspard de Tavannes, l'œuvre de Jean de Saulx, Ton est étonné de trouver une grande analogie entre ces deux ouvrages (44). Ce sont les mêmes opinions, les mêmes digressions inattendues, c'est la même méthode confuse et prolixe, ce sont les mêmes défauts mais aussi les mêmes qualités. Rien de plus naturel. Le maître de Meillet en l'art de penser et d'écrire n'était-il pas le père de son élève. Pendant cette intimité de douze années, l'influence exercée par le grand seigneur sur le jeune curieux fut profonde. Jean de (44) Les Mémoires du maréchal, renferment aussi un grand nombre de pages sur l'art militaire, et «en 15 74 on vit paraître chez Hulpeau et de La Noue un livre sous ce titre : Instructions et Devis d'un vrai Chef de guerre ou Général d'Armée recueilli des Mémoires de feu Gaspard de Tavanes, par Charles de Neufchaises, seigneur des Francs, neveu du maré- chal. » Bibliothèque des auteurs de Bourgogne, par l'abbé Papillon. Dijon, Desventes, 1745".