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380 REVUE DU MOIS
peu familiarisés avec les cours, parfois fabuleux, qu'atteignent ces
marchandises.
Les pièces n'étaient pas nombreuses, mais c'était tout de vieille et
authentique roche. Le produit total a dû se résoudre par un très bon
chiffre.
y^ Laissons les morts et que je vous annonce une naissance : celle
d'un nouveau journal, le Lyon-Ville, exclusivement consacré aux ques-
tions d'édilité et d'intérêt local. Nous avions eu déjà quelque chose de
semblable. Je souhaite plus longue vie au nouveau venu : ce serait
consolant d'apprendre que les questions d'affaires priment les questions
de pure politique, dans l'esprit des lecteurs.
Il appert d'un relevé sommaire que nous avons trois ponts en cons-
truction à terminer, trois autres ponts à mettre aussitôt en train, trois
quartiers à transformer, des jardins et des boulevards à établir — sans
parler de l'eau qui coule en abondance sous nos ponts présents et
futurs, et qu'il s'agirait enfin d'amener plus abondamment dans nos
maisons et nos jardins.
X Croyez-vous que nos chemins de fer auraient, en cinquante ans,
réalisé l'état actuel, s'ils avaient été soumis au régime de nos cités ?
Là , les questions d'affaires sont l'unique préoccupation. On va len-
tement, mais sans arrêt et à coup sûr. La percée de Collonges à Saint-
Clair se poursuit, au milieu de difficultés nombreuses, et l'année qui va
commencer en verra sans doute l'achèvement.
De terribles éboulements viennent, hélas ! retarder cette œuvre
colossale. Celui du 19 n'a pas eu, fort heureusement, les désastreuses
conséquences qu'on eût pu craindre, et les sauveteurs des deux seuls
ouvriers blessés ont, dit-on, cette chance que l'Académie de Lyon va
s'intéresser à eux.
On ne s'attendait guère,
A voir l'Académie en cette affaire,
mais personne ne s'en plaindra. Nos immortels disposent d'un patri-
moine assez rond, et si, dans le nombre des fondations à eux confiées,
il s'en trouve une applicable à cet acte de dévouement, il faut s'en
féliciter.
M. J.