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                             BIBLIOGRAPHIE                             367
fait un souvenir plus durable pour les anciens Mobiles du bataillon de
Neuf-Brisach ? Je regrette d'être obligé d'adresser à l'auteur ce reproche,
je ne dirai pas d'une fausse, mais d'une trop grande modestie.
   Il y a abus de productions non signées. Pourquoi donc ne pas
prendre, simplement et franchement, la responsabilité de ses écrits
comme celle de ses actes? Cela est particulièrement digne de remarque
pour notre ville, où aucun journaliste ne signe de son nom. On nous
fait la réputation, à Lyon, d'être un peu sournois. Il me semble que
nous devrions faire tout notre possible pour la démentir.
   Il est d'autant plus fâcheux que ce livre ne soit pas signé, que c'est
un bon livre, un livre fait consciencieusement, écrit avec talent, où
les événements sont appréciés avec rectitude et bon sens, et les hommes
j ugés avec une modération pleine de discrétion et de réserve.
   Je ne saurais mieux faire, que de le résumer brièvement. Son intérêt
historique me sera un aide précieux pour y attacher nos lecteurs. Nous
suivrons donc nos moblots de Sathonay à Belfort, de Belfort à Neuf-
Brisach, et de là, dans les baraquements de Dresde.

   Le 15 août 1870, les Mobiles du Rhône sont convoqués au camp de
Sathonay. Après quelques jours, où le désordre est à son comble, et
pendant lesquels les nouveaux troupiers abandonnant les caserness
mènent joyeuse vie à Lyon, il y eut un semblant d'organisation. Il faut
dire que la discipline n'était pas facile à obtenir d'une quantité si consi-
dérable de jeunes gens, sortant de leurs familles, et commandés par
des officiers aussi inexpérimentés qu'eux. Des instructeurs, détachés
des régiments de ligne, commencent à les dégrossir, et le temps de
la manœuvre fait une heureuse diversion aux heures passées au cabaret.
   L'armement et l'équipement des Mobiles est des plus sommaires :
fusil à piston, pantalon de drap marine à bandes rouges, blouse de toile
bleue à parements rouges, képi noir, cartouchière, une ceinture porte-
baïonnette, une musette de toile blanche et une couverture de laine.
C'est ainsi équipés, que leur arrive l'ordre de départ. Le i « septembre,
à 10 heures du soir, on quitte Sathonay. Dans une page charmante,
M. Valentin Durhône, retrace les péripéties de cette première étape,
du camp à la gare de Vaise :
  « Ce fut un spectacle original que ce défilé de facteurs ruraux,
entrevu à la lueur des torches, dans leur accoutrement héroï-comique,
chargés de ballots aux formes saugrenues, le pain de munition