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350                       LES ORIGINES

vigoureusement les rênes de l'Etat. Il n'est donc pas éton-
nant qu'il ait été en butte aux calomnies de ces mécontents.
Telle est, à notre avis, l'explication des imputations que
renferme le curieux manuscrit que M. Serviernous signale
et qui mériterait certainement d'être publié.
   Pendant tout le reste de sa vie, nous voyons la reine
diriger constamment ses pas vers l'asile bien aimé qu'elle
voudrait désormais ne plus quitter jusqu'à sa mort. Les
événements ne le lui permirent pas, et lorsqu'à la suite d'une
brouille avec son fils elle l'eut menacé de s'y retirer,
Louis XIV eut la sagesse d'implorer son pardon et de la
conserver auprès de lui.
   Atteinte vers 1664 d'une affreuse maladie qui devait
lentement, et après d'atroces souffrances, la conduire au
tombeau, la vieille reine témoigna de nouveau le désir de
finir ses jours dans sa chère retraite. Cette faveur ne lui fut pas
accordée. Le roi et son entourage préféraient qu:elle fut soi-
gnée au Louvre, plus à la portée des soins médicaux que récla-
mait son état. Peu avant de mourir, elle demanda formel-
lement dans son testament « que son cœur fût retiré par le
côté sans autre ouverture, pour être porté à l'Eglise et
Abbaye du Val-de-Grâce et mis dans la chapelle de sainte
Anne, en l'Eglise de ladite Abbaye. »
   Avant de quitter cette période des origines, nous ferons
encore remarquer que le nom du Val-de-Grâce se trouve
très improprement mêlé à l'histoire des amours et du
repentir de MUe de La Vallière, première maîtresse du roi
 Louis XIV.
   Ce n'est point au Val-de-Grâce, mais au couvent de
 Chaillot qu'elle se réfugia lors de sa première disgrâcej et
plus tard, lorsqu'elle fit définitivement pénitence et prit le
voile, elle entra au couvent des Carmélites de la rue Saint-