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328                 HISTOIRE DU COUVENT

Carmes, et que si les Pénitents pouvaient prendre les ecclé-
siastiques qui leur plairaient pour des exhortations et messes
de dévotion, ces exercices ne pourraient être annuels et à
plus forte raison mensuels ou hebdomadaires.
    En 1675, un des grands vicaires de l'archevêque deLyon,
 appelé Bedien-Morange, avait voulu fonder une série de
 dévotions et exercices spirituels, sous le nom d'Association
 à la Passion du fils de Dieu. N'ayant pas les ressources
 nécessaires pour élever une chapelle, il sollicita des Grands
 Carmes l'autorisation de pratiquer temporairement ces
 exercices dans l'église des Pénitents de la Miséricorde. Pat-
 déférence pour sa personne et son caractère, l'autorisation
lui fut donnée, sans que le couvent osât même lui demander
la déclaration écrite qu'il avait offerte pour attester la nature
transitoire de la concession. Deux ans et demi s'étaient
 écoulés et rien n'annonçait que l'abbé Morange dût cesser
 bientôt ces dévotions, puisque la chapelle en belle grève qu'il
 avait promis de faire construire ne s'élevait nulle part. Les
 Grands Carmes voyaient avec un mécontentement marqué
l'église des Pénitents fréquentée tous les vendredis par une
foule de fidèles, dont les prières et les aumônes n'étaient
d'aucun profit pour leur couvent. Ils perdirent patience
quand ils apprirent que le grand vicaire venait de faire
afficher et prôner publiquement qu'il viendrait encore tous
les dimanches dans cette chapelle, etqu'en outre des oraisons
mentales qui devaient être les seuls exercices spirituels de
l'Association, il y aurait désormais prédications, chants,
bénédictions, etc. Le Provincial de l'ordre alla le voir avec
le Prieur du couvent, et tous deux lui remontrèrent « avec
humilité et soumission, qu'il eût la bonté de ne pas leur
faire ce tort et cette injustice, que de venir tous les
dimanches élever à leur détriment autel contre autel, dévo-