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 324            LAURENT MEILLET DE MONTESSUY

la première connaissance de cet auteur en votre cabinet, du
depuis je l'ay profondément examiné à Florence et à Rome
où il est si fréquent que je le rencontrai partout; aussi à la
vérité est-ce un très grand personnage, on le voit en latin
comme en italien. »
   Pour son usage, Laurent Meillet rapporta d'Italie un
exemplaire d'Ammirato d'une édition plus récente, impri-
mée à Venise en 1607, chez Mathieu Valentino, mais il
trouva bientôt ce livre « grandement fautif et incorrect,
tant en l'orthographe qu'aux noms propres, et en plusieurs
passages du texte, » ainsi qu'il l'a reconnu « par la confé-
rence des citations avec les autheurs, » ce qu'il n'a pas fait
« sans grand travail comme tout homme qui entend les
livres pourra bien juger. »
   C'est alors que l'idée lui vint de traduire en français et
de donner au public, paraphrasés pour une claire intelli-
gence « ces discours augmentés de plusieurs histoires et
choses remarquables de son temps. »
   Sur ces entrefaites, Henri de Saulx-Tavanes avait atteint
sa seizième année. C'était presque la majorité pour un
grand seigneur et les théories du gouverneur militaire, ins-
pirées de Tacite ou de Polybe (27), devaient être remplacées
par la pratique de la vie des camps où tout bon gentilhomme
de haute lignée complétait son éducation. Du reste, la mort


   (27) Meillet cite avec indignation un gouverneur, « qui faisait réci-
ter, dans le Louvre, à celui qu'il gouvernait, des fables d'Esope et
semblables bagatelles, au lieu de luy faire extraire quelque chose de
bon dans Quinte-Curce, Tite-Live, Plutarque, Appian Alexandrin,
Suétone, Dion Cassius, Corneille Tacite, Marc Aurelle, Tucidides,
Xénophon, Hérodote, Polibe, Vegece et autres semblables. » Éd. 1618,
pag. 400.