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                UNE CHANSON POLITIQUE INÉDITE                      26 I

inédite, à ma connaissance du moins. Nous en donnons
la traduction, accompagnée de quelques remarques ( i ) .
  En tète Cochard a écrit : Chanson faite en 1789. Cette
date est évidemment erronée. La chanson n'a pas été écrite
au moment de la Révolution, lorsque la royauté était déjà
expirante, mais dans les années troublées qui ont précédé
cette date.
   L'auteur s'y plaint du « trêta avouai l'Anglai ». Or, il
s'agit du traité de Versailles, signé le 3 décembre 1783.
« Lo grou monchu de Paris », qui est le favori du roi, est
certainement Calonne, nommé contrôleur général le 3 no-
vembre 1783. Il ne peut être ici question de la seconde
nomination de Necker en 1788, car Revérony savait,
comme tout le monde, que Necker, loin d'être le « mami »
du roi, ne rentrait qu'imposé, et d'ailleurs Revérony
n'aurait pas donné le titre de « monchu de Paris » au
célèbre « monsieur de Genève ».
    La chanson doit donc être de 17S6, au moment où le
désordre et la détresse étaient au comble, où les systèmes
politiques et financiers affluaient de toutes parts, et où
Calonne avait pris le parti de convoquer l'assemblée des
Notables, en annonçant qu'il lui demanderait l'égale répar-
tition des impôts, l'anéantissement des privilèges d'Etat,
l'abolition des corvées et de la gabelle. C'est probablement
« la gran ouvre », à laquelle fait allusion le dernier couplet.
   L'auteur fait parler un paysan lyonnais, qui expose ses
doléances.


   (1) Je garde l'orthographe du manuscrit, toute irrégulière qu'elle
est. Sa traduction suffira pour faire comprendre les changements à faire
pour la régulariser.
      N° 4 — Octobre iSSS.                                    l8