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252             LETTRES D'HIPPOLYTE FLANDRIN

 peindre à la cire. Quant à Paul, il travaille à deux tableaux
 pour le salon et n'a pas de temps à perdre. — J'espère que
vous nous écrirez au sujet de l'exposition de Lyon et lui
direz ce que vous pensez de ses tableaux. J'espère que vous
ne me gronderez pas trop pour y avoir mis cette espèce
d'esquisse, de je ne sais quoi. J'en avais laissé la décision à
Auguste, il Ta mise et maintenant il m'écrit que ça fait
mal. Ma foi, j'en suis fâché; mais c'est trop tard.—: Un
monsieur m'avait commandé une esquisse sur ce motif,
puis ensuite l'a trouvé trop triste, et le voilà (3).
   Faites-nous le plaisir d'aller voir Auguste quelquefois,
ça lui fera du bien de toutes façons, j'en suis sûr, car il
vous aime et a beaucoup de confiance en vous. Je voudrais
bien le voir marié, mais c'est là une chose grave et que l'on
ne peut faire par la seule raison qu'il serait raisonnable de
la faire. Ne faut-il pas un peu rencontrer, et, sans parler
d'amour, éprouver quelque sympathie ? Malheureusement,
je crois que nous avons tous attendu un peu tard ; car pour
être heureux ne faut-il pas vieillir ensemble et s'en aller en
se donnant la main ?
   Lorsque vous nous écrirez dites-nous comment se portent
vos bons parents, vos bons frères. Dites-nous aussi si vos
leçons ne vous laissent pas le loisir de travailler à quelque
portrait ou petit tableau. — M. Ferrez (4), qui nous a
apporté votre lettre, nous était déjà connu ; nous avions eu
l'honneur de le voir l'année dernière. Cette année nous
lui avons demandé son adresse pour aller le voir, mais nous


 (3) J'ignore à quoi Hippolyte fait allusion. On pourrait retrouver la
mention de ce tableau dans le livret de l'exposition de la Société des
Amis des arts pour 183 9-1840.
   (4) M le docteur Ferrez, d'Oullins, qui n'est point oublié.