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                DES GRANDS CARMES DE LYON                    235

 Carmes pour en jouir désormais paisiblement et en vrais
propriétaires, se trouve ainsi désigné : « Ce tènement est
« au devant et jouxte le portail de Sainte-Catherine, le
« chemin droit qu'en va à Saint-Sébastien au milieu d'une
« part; et jouxte le chemin par lequel on va du bourg de
 « Seyne vers les Grandes-Auges d'autre part et jouxte le
« courtil dudit hospital de Sainte-Catherine. » Les injures
échangées de part et d'autre furent niées, ce qui, pour
toutes les parties, parut plus honorable que des excuses,
et il fut décidé que les dépens du procès seraient payés par
les Carmes, qui compenseraient cette somme avec celle
qu'ils pouvaient devoir pour rachat du droit de directe
seigneurie revendiqué par les abbés et religieux de l'Ile—
Barbe.

   L'archevêque de Lyon, Louis de Villars, approuva la
transaction, qui fut confirmée par une bulle du Pape Clé-
ment V, donnée à Saint-Cyr, proche Lyon, le 13 des
calendes de mars, le 17 février 1305. A cause de l'affection
qu'il avait toujours témoignée aux Carmes avant sa promo-
tion à la souveraineté pontificale, le Pape ratifia tout ce que
ces religieux avaient fait pour s'établir dans la ville, il cassa
les sentences d'excommunication que leurs adversaires
avaient fait fulminer contre eux, et par grâce spéciale les
exempta pour toujours et totalement eux et leur maison
de toutes censés, redevances pour le passé et pour l'avenir
dans le rapport des abbés, religieux de l'Ile-Barbe, abbesse
de Saint-Pierre et commandeur de l'hôpital de Sainte-Ca-
therine ; de telle sorte que, désormais, ceux-ci ne pourraient
rien exiger d'eux pour cette cause.

   André de Margiac, abbé du monastère de l'Ile-Barbe,
essaya d'inutiles protestations en dressant des lettres d'appel