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                DES GRAKDS CARMES DE LYON                  233

temporelle,, à les tenir à perpétuité dans sa grâce et faveur,
et à les comprendre dans les aumônes qu'il avait l'habitude
de faire aux autres Ordres religieux de la cité de Lyon. Cet
accord fut confirmé par le doyen et le Chapitre, et fit dispa-
raître une première cause de trouble et d'inquiétude.
   Mais ce conflit pacifiquement terminé par la transaction
de 1308, fut le moins grave de tous ceux que provoqua
rétablissement des Grands Carmes. Le Chapitre de Lyon
ne réclamait que le respect de ses prérogatives honori-
fiques; il s'agit, au contraire, d'un intérêt plus matériel
dans la lutte que les abbés de l'Ile-Barbe engagèrent contre
les mêmes religieux.
   Le mardi après l'octave de la fête des apôtres saints
Pierre et Paul, soit vers les premiers jours de juillet 1303,
Jean d'Autun, legum professor, juge de la Cour séculière de
Lyon et le courrier du roi de France, Philippe de Piseys,
se rendirent, à la requête des Révérends Pères, devant la
porte du couvent et, en présence de Rolland de Saint-Michel,
notaire public et apostolique, et de témoins requis, ils
reçurent les plaintes articulées par les Carmes contre le
prieur de la Platière et le commandeur de l'hôpital Sainte-
Catherine, qui avaient usé de voies de fait contre eux et
avaient essayé de les chasser de leur demeure.
   Les plaignants sollicitèrent une sentence qui, pour l'ave-
nir, leur assurât la possession paisible de leur couvent et
de ses dépendances. A l'appui de leur requête, ils mon-
trèrent aux officiers de justice les preuves de leur établisse-
ment dans les lieux contestés, c'est-à-dire leur autel tout
garni pour la célébration de la messe, les chandeliers, les
cierges, les lampes, la cloche et tous les ornements néces-
saires, même la table, qui était toute prête pour le repas
des religieux. Faisant droit à ces réquisitions, le juge et le