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REVUE DU MOIS 221 >j< Les producteurs de grains ont tenu leur Congrès annuel et les pro- ducteurs de fleurs, leur Exposition. Nous avons plus de blé qu'on ne croyait d'abord. Est-ce un bien? Est-ce un mal ? J'entends pour les producteurs, car du consommateur, peu leur en chaut à messieurs les congresistes ; ce n'est pas de lui que le Congrès s'occupe. Si le déficit en froment est moindre, les taxes seront maintenues à la frontière ; s'il s'était trouvé plus considérable, le gouvernement suppri- mait les droits. Quel malheur qu'on ne puisse avoir à la fois l'abon- dance et la cherté ! Eh bien ! ce résultat, les horticulteurs l'obtiennent. Ils font beaucoup de fleurs, les vendent un bon prix et ne repoussent pas la concurrence étrangère. Attendons, toutefois, et que les économistes ne se pressent pas trop de donner aux jardiniers fleuristes le prix de vertu. >K Ce ne sont pas les prix de vertu que les concurrentes étaient allées chercher à Spa. Je sais que la beauté n'exclut pas la vertu — tant s'en faut! — et je suis assuré que celle-ci prêtera toujours un appoint très appréciable à celle-là . Mais enfin, dans les concours de beauté, il n'est pas question d'autre chose. Je trouve même que le programme manque de précision. Quel code d'esthétique applique-t-on? et quelles garanties d'impartialité offrent les juges? Les Françaises ont peu brillé jusqu'à présent, dans ces tournois, et celle de nos compatriotes lyonnaises qui a obtenu un prix à Spa, porte un nom de forme étrangère. Comment se fait-il qu'aucun journaliste ne l'ait encore interrogée, à seule fin de nous apprendre comment fonc- tionne le jury et quel coefficient fournit chacune des soixante-douze beautés inscrites au Coran? Car je présume que le visage n'est pas seul en cause et que « le reste » est bien compté pour quelque chose. >K C'est, je crois, d'Amérique que nous sont venus ces concours où — toute révérence gardée — on me paraît faire oeuvre de maquignon plus que d'artiste.