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1 7 4 HISTOIRE DO COUVENT DES GRANDS CARMES DE LYON
meilleurs. Ils passèrent ainsi douze années à vivre d'une
existence libre et mal réglée et, en 1303, ils sollicitèrent de
l'archevêque de Lyon l'autorisation de quitter cette modeste
retraite, d'acheter un autre emplacement, d'y célébrer les
saints offices, d'y prêcher et d'y exercer enfin tous les actes
de la vie religieuse. Le 13 des calendes de juillet 1303, l'ar-
chevêque Louis de Villars décréta au profit du prieur des
Carmes et de ses frères dans l'ordre de Notre-Dame du
Mont-Carmel l'acte de concession qui approuvait leur
requête ; le Prélat leur donna même un témoignage d'estime
en encourageant les fidèles à les aider de leurs libéralités
et en accordant des indulgences à ceux qui étant en état de
grâce leur feraient une aumône pour la construction de leur
couvent. L'Archevêque déclara expressément toutefois
n'abdiquer aucun des droits et privilèges appartenant à son
siège et à son Eglise.
De 1291 à 1303 grâce à la simplicité de leur abri., les
Grands Carmes avaient vécu dans la paix. Dès qu'ils voulu-
rent sortir de cette obscurité, ils se virent déclarer la guerre
par toutes les congrégations voisines, aux intérêts desquelles
les progrès de leur fortune allaient porter ombrage. Dans
cette série de luttes, dont nous abordons le récit, il y eut
de véritables combats soutenus avec une ardeur dont on se
ferait difficilement une idée, si des documents authentiques
ne nous en avaient conservé l'irrécusable témoignage.
C. BROUCHOUD.
ÇA suivre.)