page suivante »
DES GRANDS CARMES DE LYON 171 sous Innocent IV, confirmée par Alexandre IV ne fut cependant pas approuvée immédiatement par l'Eglise, puisque le 2e concile général tenu à Lyon par Grégoire X, en 1273, n'excepta de l'interdiction prononcée par celui de 1245 que les Frères prêcheurs ou Dominicains et les Péni- tents et fit seulement aux Carmes et aux Augustins la faveur d'ajourner pour eux une décision définitive; cremilas autem fralresS. Augustini et Carmelitasdimisit in suspenso (5). C è n e fut qu'en 1285 que leur règle fut enfin régulière- ment approuvée par le Pape Honorius IV, qui leur donna ainsi la qualité légale d'ordre religieux admis en France au même titre que ceux qui les y avaient précédés. Tous les historiens rapportent que pendant qu'on discutait sur l'opportunité de leur admission, les deux cénobites, députés auprès du Pape à Lyon, y tinrent une conduite si exem- plaire qu'elle leur valût de puissants protecteurs qui firent révoquer les prescriptions du 4 e concile de Latran. Les Carmes furent des lors astreints à la loi commune qui régissait tous les ordres religieux en Europe; ils eurent trois vœux substantiels à faire : chasteté, obédience, pau- vreté ; ils eurent aussi dès ce jour : prieur, règle et clôture. Il faudrait bien des pages pour faire connaître les diverses prescriptions qui réglementaient la vie intérieure d'un couvent. Aborder cette partie de notre sujet oblige- rait à signaler toutes les modifications que presque chaque Pape apportait à la discipline. Il suffit de savoir que la règle des Grands Carmes n'était pas rigoureuse ; que si la prière était un devoir de tous les jours, l'abstinence était moins souvent commandée (6) ; que la vie commune et les (5) Bullioud, Index decimus. (6) Les Grands Carmes font gras trois jours par semaine. Le Pape